Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/67

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terre, et seul de sa race, au nord de Garaouel, où personne ne pensait qu’il fût.

Le lendemain, ils entrèrent dans une sorte de large dépression, mal charpentée, et où le regard s’évaguait sur des touffes pâles, des sables. Elle se dirigeait vers le nord et faisait donc une bonne route pour la colonne qui tendait avec un peu de hâte vers l’Oued el Abiod et ses ruines ceinturées de tribus. Pendant plusieurs jours, Maxence suivit la molle vallée, marche monotone, que venaient pourtant ennoblir, de loin en loin, les souvenirs de la conquête : ici une motte de terre où le sang français avait coulé, là, quelques pieux commémorant la défense repliée d’une poignée de braves, là encore, quelques murs en ruines, vestiges d’un poste éphémère. Mais partout, c’était la même austérité, et le même maintien de noblesse et de dignité. Les