Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/74

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se résorbe dans le silence. La douce chaleur des hommes ne soutient plus l’abandonné. Et c’est pourtant de ce néant qu’il devra tirer quelque chose qui soit, de cette carence qu’il devra tirer une surabondance. Ou sinon, plus misérable que jamais, il rentrera dans sa patrie ayant consommé le total échec de sa vie, les mains vides et le front honteux.

Certes, Maxence se souciait peu de poser de tels dilemmes. Sur son rocher, la seule joie des étoiles retrouvées l’occupait. N’était-il pas leur compagnon, errant comme elles, et comme elles solitaire ? Et, perdu sur la terre, il fixait des yeux la noble Orion, qui, seule, émergeait des voiles secrets de l’horizon.