Page:Publications de la société d'archéologie dans le duché de Limbourg, volume 1 , 1864.djvu/35

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confrères de Maestricht, comme à nous-mêmes; je veux parler des traces de l’occupation romaine dans le Limbourg, traces glorieuses pour nous, car elles témoignent de la résistance de nos pères et des efforts nombreux et répétés que le peuple-roi a dû faire pour l’emporter sur les habitants de la contrée.

La Hesbaye, dont une partie appartient au Limbourg, est parsemée de tombelles sur l’origine desquelles on n’était pas d’accord. Schœpfflin, dans son Alsatia illustrata, parlant des tumulus qu’il avait aperçus principalement dans l’itinéraire de Bruxelles à Tongres, y voyait des monuments celtiques comme ceux que, d’après César, les Gaulois élevaient sur le butin ravi à l’ennemi; c’est également à peu près l’opinion de deux savants belges, M. d’0treppe de Bouvette, président de l’institut archéologique liégeois et de M. le général Renard. MM. Schayes et Perreau pensent au contraire qu’il s’agit là de monuments germaniques, en dépit de Tacite, d’après lequel les Germains méprisaient le fardeau inutile de monuments ardùs, et couvraient leurs morts d’un simple gazon, c’est-à-dire de tout petits tertres, comme on en en voit chez vous à Bergeyk, à Alphen, à Baarle-Nassau, ehez nous à Caulille, Neerpelt, Casterlé, etc. Il en est même qui assiguent aux tumulus de la Hesbaye une époque plus récente, en les attribuant soit aux Huns, Vandales ou Goths, comme l’abbé de Feller, soit aux Franks, comme M. Driesen, soit enfin avec M. Galesloot, aux populations belges de l’époque romaine, mais déjà colonisées et complétement absorbées par la civilisation des conquérants.

La tradition populaire, nonobstant ces attributions si diverses, n’en continue pas moins à appeler les tumulus de la Hesbaye des tombes romaines, et la tradition populaire a raison.

Plusieurs découvertes récentes d’antiquités faites dans


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