hostiles, des médecins réfractaires à admettre de telles idées ; c’est pourquoi, les prenant à partie, il leur dit : « Que ceux dont l’esprit ne se nourrit que d’idées matérielles ou grossières, apprennent des mathématiciens qu’en quelque nombre de parties qu’on divise une substance, chacune de ces parties possède les mêmes propriétés que la substance elle-même, dont le pouvoir ne peut être anéanti. D’un autre côté, qu’on demande aux physiciens les puissances immenses de la lumière de la chaleur et de l’électricité, et pourtant ce sont des agents sans poids appréciable. » Pour étayer son assertion, Hahnemann donne les exemples suivants : « On a vu souvent, dit-il, des lettres dans la chambre d’un malade communiquer la maladie miasmatique à celui qui les lisait. Combien de fois aussi n’a-t-on pas vu des propos offensants occasionner une fièvre bilieuse qui mettait la vie en danger ; de même une indiscrète prophétie causer la mort à l’époque prédite ; et une surprise agréable ou désagréable suspendre le cours de la vie. Où se trouve alors l’agent matériel qui a produit ou qui entretient la maladie ? Peut-on peser ce principe morbifique ? » Le médecin de Leipzig continue ses arguments et pour appuyer ses assertions il ajoute : « Qui ne sait que la frayeur, la colère sont autant de causes de maladie ? Qui ignore qu’un orage donne la diarrhée à certaines personnes ; que d’autres ne peuvent supporter la vue d’un chat, d’un crapaud sans tomber en défaillance ? A-t-il jamais existé un homme dont les sens aient assez de finesse pour percevoir ces sortes d’agents ? Pourquoi dès lors les médicaments ne seraient-ils pas doués d’une puissance aussi subtile ? »
Comme on le voit, les raisons ne manquent pas à l’appui des hypothèses du médecin de Leipzig ; les faits qu’il cite paraissent concluants au premier abord, et l’on serait tenté d’admettre volontiers ses idées si l’on méconnaissait ou si l’on était peu initié sur la doctrine physiologique. C’est pour cela