car ils étaient malades, ils se sont guéris et entre ces deux faits le médecin est intervenu avec ses doses infimes. Mais c’est là une manière de voir issue de l’ignorance ; car ceux qui raisonnent de la sorte négligent cette force muette, mais toujours active, inhérente à chaque organisme, ce principe d’Hippocrate qui, à lui seul, suffit bien souvent pour ramener à leur rhythme normal des fonctions dérangées.
L’influence qu’exerce la force médicatrice est incontestable ; et il a suffi de prendre quelques maladies, identiques à celles que les homœopathes avaient la prétention de guérir, de les laisser sans traitement aucun, pour voir ces affections se terminer d’une façon heureuse tout aussi souvent que dans les cas où l’on avait eu recours aux doses infinitésimales.
Ainsi a été donnée la démonstration de cette vérité long-temps inconnue, que l’organisme malade à une tendance naturelle à revenir à l’état de santé par le jeu même de ses fonctions, et qu’en définitive il est des cas où il y a avantage à laisser telle maladie sans traitement.
Voilà donc la démonstration que nous a donnée l’homœopathie et qui a eu comme conséquence heureuse de désarmer les médecins, en général, des médicaments trop actifs, et de les ramener aux rôles de coadjuteurs de la nature dont trop souvent ils s’étaient écartés.
Enfin, nous devons encore à l’homœopathie la démonstration d’un phénomène physiologique dont l’intervention entre sans doute pour une grande part dans un certain nombre de ses succès : nous voulons parler de l’influence que peut exercer le médecin envers ses malades, par la confiance qu’il sait leur inspirer, et par la foi qu’il peut faire naître dans leurs esprits. Ainsi il est de remarque, et la clinique l’a maintes fois prouvé, qu’un homme qui se laisse accabler par la pensée des dangers que lui fait courir la maladie dont il est atteint, a moins de chances de guérison que tel autre qui se trouve animé d’une