par les médecins qui s’en sont occupés, nous croyons pouvoir admettre que l’homœopathie n’est qu’une pure fiction, et qu’à ce titre la qualification de mensongère se trouve parfaitement justifiée ; aussi croyons-nous ne pas pousser trop loin l’exagération en disant, avec M. Tavernier, que, « ce système a pour base l’inconnu, pour but l’impossible, pour résultat la nullité. »
Toutefois soyons impartial, et reconnaissons dans le travail d’Hahnemann une influence assez grande sur les progrès de la médecine. Ainsi les homœopathes ayant à se rendre un compte exact de l’action médicamenteuse des agents thérapeutiques pour pouvoir les adapter au traitement de telle ou telle maladie, ont essayé sur eux-mêmes ces substances avec un soin tout spécial ; c’est pourquoi ils ont mis en évidence les propriétés d’un grand nombre de médicaments, jusqu’alors inconnues, et de la sorte ils ont contribué à agrandir le champ de la thérapeutique.
Voilà donc une influence heureuse que le système d’Hahnemann a exercé sur la médecine.
Il en est encore quelques autres qu’il nous faut examiner. Mettant en usage un principe immatériel, le médecin homœopathe reste, sans s’en douter, inactif auprès de son malade, puisqu’il n’administre rien, comme nous l’avons dit précédemment. Or, l’expérience prouve que dans ce cas, bon nombre de maladies aiguës se terminent d’une manière heureuse, alors qu’elles suivent librement leur marche naturelle, grâce à l’influence des actions organiques, c’est-à-dire de cette force médicatrice ou influx vital, auquel Hippocrate faisait déjà jouer un si grand rôle.
Néanmoins les homœopathes ne laissent pas de rapporter tous leurs succès à l’administration des doses infinitésimales ; ils en font même grand bruit, ce qui leur vaut les éloges de la part de leurs malades qui, s’ils n’étaient pas de vrais croyants au début de la médication, le deviennent à la fin de l’épreuve,