mann prescrivait des remèdes par fractions imperceptibles et impondérables ; ses globules sont de vrais atomes rationnels.
Toutefois l’adoption de ses idées rencontra bien des obstacles. Ses confrères lui résistèrent en l’injuriant ; on le traita de visionnaire, d’insensé, d’imposteur même : en un mot, on le persécuta.
Forcé de quitter sa patrie, Hahnemann visita successivement un grand nombre de villes allemandes, et comme il séjournait peu dans chacune d’elles, il n’avait que le temps de créer quelques prosélytes.
Au reste, il n’a jamais existé une méthode aussi bizarre que celle d’Hahnemann. Quel que fut le rang des malades, ce docteur ne les admettait auprès de sa personne qu’avec mystère et solennité. Entre lui et ses consultants il y avait une marge infranchissable.
En 1835, il se décida à aller à Paris où son nom faisait quelque bruit dans l’académie et les journaux. Il était alors âgé de quatre-vingts ans. Hahnemann choisit la France pour dernière patrie, grâce sans doute à l’instigation de sa jeune épouse, née d’Hervilly, peintre habile, femme distinguée, française possédant plusieurs langues et parlant purement la sienne.
Hahnemann, qui avait déjà tant de fois changé de patrie, ne tarda pas à éprouver les effets de la méfiance des Parisiens. On raconte que cet illustre docteur réclamait dix louis pour chaque consultation, dans laquelle on ne pouvait le voir sans intermédiaire ; or on comprend que de tels excès devaient mettre les Français en méfiance.
Enfin, en récompense de ses travaux, Hahnemann acquit au moins le choit d’invoquer sa longue expérience : né en 1755, il mourut âgé de quatre-vingt-huit ans.