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cessaires qui produisent les Arts, j’ai fait voir assez clairement quelles sont celles de ces causes dont il ne nous est pas permis d’attendre le retour.

Ainsi, il n’est pas en notre pouvoir de reproduire les effets qui dépendent de la nécessité, en tant que signifiant les causes originaires ou naturelles, s’il est vrai que plusieurs de ces effets appartiennent à l’âge même de la société, et aux révolutions périodiques de l’esprit ; s’il est vrai que le genre humain ait eu aussi son enfance et sa jeunesse ; et que, pour l’espèce comme pour l’individu, cette saison de l’imagination et des riantes passions une fois écoulée, il ne soit plus possible de retrouver dans l’âge de l’observation et de l’expérience, ni cette fraîcheur d’idées, ni cette chaleur de sentiment qui sont le privilège du printemps de la vie.

On en doit dire autant des effets produits par l’espèce de nécessité qui est celle des causes sociales. Comme personne ne peut les créer à volonté, il n’est donné à personne d’en faire naître les conséquences ou les résultats. La forme de chaque société politique précède, en chaque pays, le développement des Arts d’imitation. Lorsque le principe de la nécessité de ces Arts ne s’est pas incorporé avec le principe d’existence d’une société, nul