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NOTES DE VOYAGE

à part ; ils sont admis et invités dans les fermes ; ils onl leur place marquée sur le champ de foire et sur la grande aire du pardon. Tout ce qu’ils portent sur eux, ccrlaincment, n’est pas de l’üi’ ; mais ils dislribuent leur menue monnaie avec une largesse qui est une preuve de richesse indiscutable. Aussi bien que les Romains du temps d’IIorace, tout Trécorrois a fait quelques vers. Mais il est juste d’admettre qu’en raison de celle fécondité même la kanom do Tréguier n’est quelquefois qu’un simple exercice et un jeu de resprit. Il n’y a pas lieu d’examiner si une semblable prédisposition à la poésie n’est autre chose, au dire de certains pessimistes, qu’un symptôme de décadence littéraire.

Nul doute qu’un type ne sc transforme (ainsi du tailleur) en passant d’tinc région dans une autre. La même observation s’applique à la chanson qui émigre dans un dialecte voisin ; le mouvement et la mesure se trouvent n’étre plus les mêmes qu’en la mélodie originelle, de même que la métrique dans le texte poétique. Un gwerz de Tréguier, adopté par un cbanleiir léonard, prend des allures qu’il n’avait pas au pays natal ’. Plus d’une raison est à donner de ces transmutations el de ces diffc’‘onces. El d’abord, le dialecte de Léon n’admet pas les contractions qui sont d’un constant usage dans lo Irécorrois. En outre, les dialectes divers cl les sous-dialeclcs du breton-armoricaiii ne sont pas restés d’accord sur un même accent Ionique : le trécorrois porte cet accent sur la pénultième. Les bardes, à la fols poètes el musiciens, ne sont pas sans sc rendre compte qu’iiiic quantité réside dans les syllabes el qu’un vers ne se prête pas à la mélodie, si la métrique ne Ta déjà soumis à une certaine cadence. La mélodie garde le souvenir, scraît-ou tenté de dire, de cette valeur syllabique. On a cru rencontrer plus nombreuses dans les chansons de Tréguier que dans les autres les équivalences musicales de l’iambe on du trochée : cn’Léon, c’est l’anapeste qui dominerait, tandis que le Goêlo (haut Tréguier) aurait des préférences pour le dactyle SI l’on allait un peu plus loin dans f- ’■i ’ -ü’ '.^1

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Voy, les deux Terainus de Tod*itï*LaeT^ dans les o gxrerz » 3. Lâ-deesu8 je liens dos notes curieuses d’on prêtre aimable, le recteur de