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CHANSONS ET DANSES DES BRETONS

Si le mouvement est rompu par le chanteur si aisément, sans aucun remords et même avec cette joie de l’artiste qui a trouvé un motif, lo poète aussi (ou le peuple, sans l’autorisation de l’auteur) se plaît souvent à sacrifier dans le vers le nombre et la quantité. Chaque syllabe poétique a droit à sa valeur musicale : tant pis pour la mesure, qui n’est pas tenue d’être régulière, plus que le vers lui-même. C’est affaire au musicien qui veut trouver son compte, do s’y reconnaître. Celle question des mesures brisées en amène une -autre, celle des harmonisations.

Sous quelle forme présenter ces mélodies primitives à un public qui n’en a pas l’usage ? Faul-il les exposer dans leur simplicité native, ou les envelopper d’harmonie ? On a recours aux harmonisations, paraît-il, parce qu’on a lieu de craindre que l’auditoire ne soit pas suffisamment préparé. C’est déplacer la question, et c’est avouer de la sorte qu’oii a surtout en vue le plaisir de l’auditoire. Sur une telle voie il n’y a pas à s’arrêter, cl les musiciens sont tentés cu.v-mênies d’aller plus avant. Dans ces ébauches musicales, interrompues et licurlées, nées comme au hasard et en dehors des règles*, ils chercheront des thèmes et des motifs qui les sauvent de la banalité classique ; trouvant que le/Vj/A-Zorc csl une source toujours vive d’inspirations, Ils seront entraînés fatah’inent à faire de l’art, sinon du métier^. Oui, c’csl là tout à fait éluder un principe et sortir de la question. Au fond, il n’est pas plus permis d’barmoniser une mélodie populaire, que de corriger les assonances dans une chanson cl de tes remplacer par des rimes riches. d

1. On croirait qu’il u’y a la parfoU ni m^âjea^ ni mineur (léit-rminès, ou que cc ii’eel tiaua un Ion plutôt que dans un autre ; on Huit aur la domiaanlc aussi bien que sur la tonique. (Plan d’Auipèrc ; principes exposé» par M* Vincent, pour rccoanaitco une cbauaoupopuiairo)* — 11 u’y a pas de mesure rigoureuse et Tou dirait souvent du plein-chant. (Pour Les rapports entre le plain-chant et les [uélodieB populaires,, lireuu excellent Mémoire sur r/itclgues airs nntionaur fjut voitt dans ta tonatité ffréfjoneujie, par [). Ileuüilieu ; Niort, in-8, vers 1858)*

ü. D’un autre côlÈ, demander ctHUjjto aux aittcurH de l’usage qu’ils ont fait cVune mélodie populaire ou chercher à la leur reprendre, ce aemlt nier Tartiste et inéeounaUrc eu même temps eos mélodies. Le uiueicieu s’e&t emparé d’uuc ballade aucleane ou d^utie complaiûle, biens du domaine commun ; 11 a varié r