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NOTES DE VOYAGE

nombre, les devinailles rimées et certains fabliaux. Puisqu’il est question de récits, une anecdote serait l’affaire mieux qu’une dissertation ; il n’est pas un érudit qui enseigne plus sûrement qu’an mallre-conteur : quel habile professeur ferait le

Ce fut toujours un usage eu Bretagne, oommo ailleurs, d’égayer ia fin d’un repas par des récitations ou des chants. Vers 1830, les contes en vers avaient la vogue dans « {abonne société» de Lannion. M. Renan, qui n’avait alors que sept ans, se rappelle avoir entendu chez M. do Penguem le fabliau de la Chèvre, on langue bretonne. Qui ne connaît celte historiette, ou celle « parabole », comme s’expriment les bonnes gens dclà-has ? Elle est de tous les pays et do tous les idiomes, dans les fables littéraires de La Fontaine et dans les chansons populaires. Voleuse partout, la petite chèvre, mais habile au jeu :

Elle a de t’entendement, ma bique. Elle a de l’entendement, ;

Celle de M. de Penguem est surprise, comme toutes les autres, en flagrant délit :

    • .Mfl am oa eur t’hevrig hag a oa koatit koant,

Hag a c’hai da lerez ’barz kole ann Normanl,

J’avais une petite chèvre qui était jolie, bien joüe, — et qui s’en alla voler dans le uhainp de choui à Le [Normand, « ar seurjant » Le chef de la police {ou de la gendarmerie) - — la mène en prison, puis à l’audience : h er prizon da Wengamp* C est à Guingamp qu’elle sera jugée* —- Et l’on se demande peul"ètre si Gwengamp n’est là que pour l’assonance, ou s’il n y est pas pour sauver la situation d’un autre tribunal* Le président de Lannion était M. de Penguem précisément : et voyez plutôt si son rôle eût été digne jusqu’au bout. —Les juges ont affaire à forte partie : « Ar dhevAg a oa finn... » iij. 11