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NOTES DE VOYAGE

de scènes. Aucune règle ni coutume pour le nombre d’actes : « Sainte Tryphine » en a huit^ ; la « Tragédie de Jacob » en compte cinq ; autant, celle de « Moïse ». Le plus souvent, un prologue est en tête de chaque acte, et quelquefois l’on a recours aussi à un épilogue* Outre les actes, on observe encore la division en journées, ainsi qu’au théâtre du moyen âge, ou encore dans le Wallenstein de Schiller.

Le plus ancien de ces Mystères ne remonte pas au-delà du XV* siècle. Trois seulement nous sont parvenus, de tous ceux qui ont été écrits en breton-moyen. On ne pourrait plus les représenter, parce que le public n’en comprendrait guère la langue, et parce que nous ne savons pas la mélopée qui convient à la mesure des vers.

Les Mystères actuels sont en alexandrins, de fois i autre coupés par une prière, un cantique, un chant. On les déclame d’un bout à l’autre, k part ces imparités syllabiques d’exception, sur une mélopée commune à tous.

Cette mélopée est une phrase à quatre membres, qui ne s’adapte régulièrement qu’aux prologues : car tout prologue est composé de quatrains uniformément, Cc récitatif de l’ou^ verturc — pour employer une locution de métier — revient dans le cours du drame, toutes les fois qu’on y rencontre un quatrain ; autrement, chaque vers est déclamé recto tono ; ou bien, si la phrase poétique est k deux ou trois vers, on s’appuie sur autant de membres, détachés â volonté* de la période carrée qui constitue la phrase musicale. Les noies, d’une valeur égale, correspondent une par une à chaque syllabe des alexandrins : s’il y a des erreurs commises, elles proviennent do racteur* qui aura mal appris sa leçon. Parfois un acteur éprouve le besoin de prendre un élan, kemer lins] an lieu de déclamer recto tono (ou à peu près), il entonne alors avec feu. Cependant, le thème musical reste au fond toujours le même.

Dans les prologues, chaque quatrain est suivi d’un mouvement de marche ; Vacteur(le jgro/oÿ«s), au bout de sa période,

1. Traduite et publiée par M. Liiiel (Impriaaerie Clairet, Quimperlé.)

2. La Vie de $ainU Bfirbe, que vient de publier M. Éuiil© Eruault, a des vera de 5, de S el de 10 aylUbe», preaque tous répart» eu strophe».