Aller au contenu

Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fruits. Et, hésitant à poursuivre son chemin, elle s’arrêta.

Alors, la pie, qui sautillait sur sa tête et sur ses épaules, lui dit :

— Va le long de l’eau.

Un remorqueur passa en soulevant des vagues. Les petites barques qui étaient attachées à des pieux enfoncés dans la riviére se balancèrent et se choquérent les unes contre les autres. Au loin des cheminées fumaient. Sur l’autre rive, un train maneuvrait lentement et lâchait sa vapeur avec un bruit strident avant d’entrer dans la gare.

La jeune fille arriva devant un pont d’ardoise dont les dalles étaient bordées de champignons vénéneux et de vesces de loup. Le vent siffla dans ses oreilles et fit claquer sa jupe. Ses pieds s’enfoncérent dans une boue verte et empestée. Elle voulait courir ; le chemin se rétrécit soudain, et elle se trouva en face d’une vieille femme assise qui cherchait ses poux.

— Bonne femme, demanda-t-elle, n’avez-vous pas vu mes trois sœurs, ou l’une de mes trois