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Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/19

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tête de soie, d’où s’échappaient des mêches jaunes pareilles à la laine qu’elle cardait. Sa robe était brodée d’écailles de jais et ses manches à pagode laissaient voir ses bras maigres qui étaient secs, polis et luisants comme les tiges de sa mécanique. Elle se leva et fit une révérence.

— Petite, dit-elle, assieds-toi là, et carde-moi ma laine, je ferai quelque chose pour toi.

Puis elle prit sa canne et partit.

La fille du roi eut bientôt fait de carder toute la laine et la vieille revint aussitôt. Elle tenait dans sa main une pie qui avait un plumage usé et un œil blanc. Elle la donna à la princesse qui s’en alla un peu décue.

Des pêcheurs, debout sur les petits escaliers qui descendaient jusqu’à l’eau, tiraient et rejetaient leurs lignes d’un mouvement machinal. Des hommes vêtus d’un maillot et d’une culotte de grosse toile lançaient à la volée des pelletées de sable jaune à travers un tamis.

La fille du roi marchait péniblement. Le sol était couvert de flaques d’eau et d’écorces de