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Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/58

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broutaient l’herbe rase du bord. Elle courut à eux en disant :

— Hue !

La corde se tendit. Les sabots des bétes glissèrent sur la terre sèche et sonnèrent sur les cailloux. Et le chaland se mit en marche.

Clarisse songeait à l’histoire du montreur de marionnettes dont elle n’avait pas perdu une parole. Et elle se disait que le bateau allait si lentement qu’elle mettrait bien une année pour retrouver ses sœurs. Elle savait maintenant que l’une d’elles était servante dans une auberge et elle pensait qu’il lui fallait suivre le bord de l’eau, entrer dans toutes les auberges et demander aux gens s’ils n’avaient pas vu ses sœurs qui étaient filles de rois, ou une de ses trois sœurs, celle qui était intelligente et qui était devenue stupide, celle qui était belle ou celle qui était douce.

Comme le chemin était très étroit et surplombé d’une pente rapide, les deux mulets marchaient en hésitant, penchés au-dessus de l’eau et si près l’un de l’autre que leurs dos se touchaient et que