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Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/68

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hachée ou de pâte de fèves, cuits à l’huile et assaisonnés de piment. Je poussais la petite voiture. Ma mère criait la marchandise, entrait dans les jardins et appelait les gens d’une voix enrouée.

Nous ne gagnions pas beaucoup d’argent et nous ne mangions que des bananes cuites et des poissons bouillis. Ma mère Clotilde buvait et me battait. Quand j’eus douze ans, j’entrai en service dans une plantation de la Haute-Terre. Mon maître, qui cultivait le café, nous laissait, à la fin de la récolte, nous réunir aux gens des plantations voisines, pour boire, pour chanter et pour danser.

Nous nous rencontrions la nuit tombée, au Morne-du-Sorcier, entre la Fontaine Jaune et la Case du Mangot. On allumait des feux de racines. Combalo, le jardinier, et Scipion apportaient leurs tambours. C’était des petits tonneaux garnis aux deux bouts de peaux tendues. IIs les posaient par terre, s’asseyaient dessus à califourchon et les faisaient résonner en les frappant en cadence avec la paume de leurs deux mains. On