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Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/69

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venait là en grand nombre avec des litres de tafia et du sirop doux. On faisait rôtir dans le feu des épis de maïs. Les deux joueurs de tambours se mettait à chanter et tout le monde les accompagait gravement.

Dégagé ou comme on peut,
Fai zaffai à ou comme ou voulé,
Moin ka monté Galisbé
Pou fai Bouboule à moin mes adieux.

Puis ils se taisaient. Des couleuvres criaient sous les arbres. Une cascade roulait des pierres au fond de la ravine. Une vieille femme en caraco, avec un chapeau de paille sans fond sur la tête, racontait d’anciennes histoires ; et les nègres en culotte blanche, accroupis sur leurs talons, remuaient sans rire leurs figures frottées d’huile.

Le ciel était plein de petites lumières. Les deux tambours recommengaient leur musique. Les plus jeunes ne s’arrétaient pas de boire afin d’étre plus vite ivre. L’un d’eux se levait tout à coup, et s’avançant entre les musi-