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Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/77

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Puis il partit lentement, poussa devant lui le mur qui s’ouvrit, et il disparut.

Je restai debout auprès du lit. La jeune fille avait posé sa tête sur ses genoux et sanglottait. Ses cheveux noirs retombaient devant elle et je ne voyais pas son visage, mais ses bras étaient beaux et polis comme des jeunes pousses de latanier.

Alors, sans rien dire, je pris une mandoline qui était posée à terre et je me mis à jouer pour la consoler un air monotone qu’elle reconnut, sans doute, car elle releva peu à peu la tête, et me sourit à travers ses cheveux.

Je m’arrétai de jouer ; je lui dis que je m’appelais Bonne-Amie et que je la servirais fidèlement.

— Bonne-Amie, me répondit-elle, je ne sais pas depuis combien de temps je vis ici. Je suis tombée un jour dans un trou en me promenant et ce méchant sorcier a fait de moi sa femme. J’ai laissé, dans la maison de mon père, mon fiancé que j’aime. Un jour, je voulus m’enfuir, mais ce barbare me reprit et me coupa les pieds.