et alors les ouvriers procédaient à la taille des voussoirs par la méthode qu’on appelle de dérobement, c’est-à-dire en opérant du ciseau, suivant les hauteurs et profondeurs du modèle. Ils faisaient comme les sculpteurs lorsqu’ils en viennent à exécuter au ciseau la figure qu’ils ont modelée d’abord.
Les diverses applications de cette méthode sont ainsi figurées et expliquées :
Fig. 1re. Par chu tail om vosure riulée, « ainsi on taille les pièces d’un arc de voûte réglé, » autrement dit les claveaux d’un arc droit par son profil. Les points marqués entre le modèle et l’exécution sont pour indiquer la profondeur du dérobement.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/05/Villard_de_Honnecourt_Taille_voute.png/610px-Villard_de_Honnecourt_Taille_voute.png)
Fig. 2. Par chu tail om vosure d’estor de machonerie roonde. Je crois qu’il faut entendre par vosure d’estor, un arc garni de moulures ; de machonerie roonde complète l’explication en donnant à entendre que les profils de ces moulures sont courbes. Villard de Honnecourt a indiqué sur ce dessin l’emploi de la règle, qui fait voir comment on arrivait à former la courbe extérieure du voussoir.
3° Taille des voussoirs par d’autres méthodes. Aux opérations précédentes, qui nécessitaient la juxtaposition continuelle du modèle à la pièce de travail, on en substituait d’autres, un peu plus savantes, et plus expéditives.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/ea/Villard_de_Honnecourt_Taille_voussoir_echelon.png/150px-Villard_de_Honnecourt_Taille_voussoir_echelon.png)
Fig. 1re (fol. 20 v.). Par chu tail om vosors par asscandelon ; « ainsi l’on taille voussoirs par échelons, » c’est-à-dire au moyen d’une échelle de proportion établie entre la tête du voussoir et sa douelle.
Fig. 2 (fol. 21 r.). Par chu donom on vosoir se tumeie sens molle ; « ainsi on donne à un voussoir sa courbe sans moule, » au moyen d’une jauge que l’on faisait agir sur les faces latérales du voussoir, de manière