Page:Quillard - L’Anarchie par la littérature, 1993.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

grandeur et quelque noblesse, uniquement parce qu’elle existe, détruit, quand on les confronte avec elle, les médiocres mensonges par où subsiste l’autorité des gouvernements. Il n’y a pas d’affirmation de la liberté individuelle plus héroïque que celle-ci : créer en vue de l’éternité, au mépris de toute réticence et de tout sacrifice aux préoccupations des contingences transitoires, une forme nouvelle de la beauté. L’apparition de cette merveille, éclose aux terres vierges de l’Absolu, oblige ceux qui la contemple à se détourner avec dégoût des basses hiérarchies qu’ils révéraient jadis par quelque servilité héréditaire ; et pour une heure, ou pour jamais, la vilenie et l’abjection des fantoches dominateurs se révèlent à eux, brusquement offensées par l’épanouissement d’une telle fleur.