Page:Quillard - L’Anarchie par la littérature, 1993.djvu/9

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opprimées, qui clament la justice prochaine et la destruction des tyrannies plus que séculaires, quelques-uns témoignent à l’égard des lettres une méfiance sans doute irraisonnée et s’entêtent à considérer les philosophes et les poètes comme des idéologues plutôt nuisibles et de vains joueurs de flûte. Il me semble bien qu’ils ont tort et que la bonne littérature est une forme éminente de la propagande par le fait.

Et que l’on ne se méprenne point : je ne prétends pas opposer ici, selon une assez ridicule tradition, les « ouvriers de plume » aux travailleurs de la mine, de la glèbe ou de l’atelier, ni demander au moins des circonstances atténuantes en faveur de ceux qui combattent directement, par le drame, le roman, la polémique économique et sociale contre l’or-