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NAPOLÉON.


Sur le rocher, attendez-moi,
Où se brisent les mâts du roi,
Quand au front des cimes chenues
Éclate la voûte des nues ;
Avant le jour, au fond des bois,
Quand la foudre roule sa voix ;
Dans la nuit, au bord de la grève
Où va passer le vent du glaive.

Je reviendrai pour vous revoir ;
Puis, au foyer, pâles, le soir,
Vous entendrez mes aventures.
Vos pleurs guériront mes blessures.
La même terre aura nos os ;
Nos berceaux seront nos tombeaux.
Adieu ! Je me ris du naufrage,
Fuyez, mes sœurs ! voici l’orage.

Que voit-on là-bas loin du bord ?
Est-ce un goëland qui bat de l’aile ?
Est-ce une orfraie, une hirondelle ?
C’est un vaisseau qui sort du port.


V

l’étoile.

 
Ah ! que la vague au loin est sombre !
Que la nue épaissit son ombre !
Quelle heure est-il ? Ah ! dans mon cœur,
Cieux, versez donc votre lueur.