Non, ce n’est pas là.
Les Rois Mages.
à présent, voilà une ville bruyante qui a des
murailles peintes comme une écharpe autour de ses
hanches. Ses colonnes lui sont moins pesantes
à porter que nos sceptres dans nos mains. Sur
des housses bariolées, des agas et des scheiks
chevauchent devant les portes avec une meute de
levriers. Ses gardes nous font signe avec des
piques d’argent. Pour nous saluer sur leurs
seuils, ses femmes se lèvent debout, mieux
parfumées que les citronniers dans la haie.
Les clefs de la porte nous sont envoyées par
deux échansons, dans un plat de vermeil. Vers
le soir, un dattier qu’elle a planté lui donne
son pan d’ombre ; un ramier qu’elle a nourri
porte à son cou ses messages de guerre. Sans
rien dire, la mer amoureuse s’est roulée
pendant la nuit sous sa fenêtre, pour la bercer
tout endormie, avec ses murs qui grondent,
avec son peuple haletant, avec ses tours qui
prennent haleine, dans ses bras de géante.
N’est-ce pas là, dites-nous, le palais que nous
cherchons ?
L’étoile.
Pas encore.
Les Rois Mages.
à cette heure, nous entrons par la porte du
royaume d’Hérode. Au loin, là-bas, voilà sa
ville qui est montée sur sa colline pour nous
voir venir de plus loin. Par son plus haut
escalier, elle est montée comme un messager
qui cherche des nouvelles. Comme un devin qui
déchire son manteau, elle a déchiré son lambeau
de murailles. Ses tours et ses tourelles
ruinées sont accroupies sur leur séant et ne
se lèveront plus. L’absinthe a grimpé sur
sa fenêtre pour surprendre son secret ; la
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