Une cigogne, sur son toit, qui les a vus, a dit
aux faucons : qu’avez-vous fait de vos ongles
qui déchiraient si bien votre proie, et de
vos ailes qui volaient si vite sur le bord
des orages ? Avez-vous fait la guerre pendant
trois jours avec le vautour de cent coudées
de Josaphat, que vous êtes si las ? -non
pas, non pas ; c’est le petit d’une colombe
de Judée qui, sans sortir de son nid, blesse
à mort tous les faucons d’Arabie qui le
regardent.
Une ville bien bâtie, qui les a vus, a dit aux
rois mages : où sont vos manteaux et vos pans
d’habits ? Où sont vos couronnes et vos
sceptres que j’avais ciselés ? Qui a jeté
dans le chemin vos amulettes, avec vos
mitres ? Donc, vous avez fait la guerre
à un fils de prince qui avait cent chevaux
tout harnachés à son chariot, et mille
armées pour le défendre. Les frondeurs
ont déchiré votre robe, les cavaliers
votre tunique, et les archers avec leurs
flèches ont rempli vos yeux de larmes.
-non pas, non pas ; c’est un enfant de
Galilée, avec trois bergers, qui découronne
tous les rois d’orient, dès qu’il les rencontre.
Les Chariots.
Puisque les cadeaux des mages valent moins que les
cadeaux des esclaves, ne suivons plus les
rois avec nos roues. à présent, celui qui
nous mènera demeure en Galilée.
Les Mules.
Nos pieds dorés ne veulent pas marcher plus loin
sur les dalles d’orient. à présent notre gardien
nous fera notre litière dans un autre pays,
où le soleil se couche, où l’ombre est plus
épaisse.
Balthasar, Roi De Babylone.