Page:Quinet - Œuvres complètes, Tome VIII, 1858.djvu/154

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les cigognes vont nicher ; j’ai un dattier toujours en fleurs près du champ du potier.

Arpents de terre, pan de muraille, dattier qui fleurit, je te les donnerai ce soir, si tu secoues de ta tête cette noire couronne de soucis.



Ahasvérus.

Merci, mon père, laissez-moi seulement faire un court voyage ; je reviendrai plus joyeux à la maison.



Nathan.

Où voudrais-tu aller ?



Ahasvérus.

Chez ma sœur, au Liban.



Nathan.

Demain elle viendra, sur son chameau, pour la pâque.



Ahasvérus.

Ou chez mon frère, au Carmel.



Nathan.

Quand faudra-t-il t’attendre ?



Ahasvérus.

Quand les blés seront mûrs.

Nathan.



Nathan.

Veux-tu partir déjà ?



Ahasvérus.

Ce soir.



Nathan.

La nuit est trop noire, attends jusqu’à demain.



Ahasvérus.

Je ne peux.



Nathan.

Qui te presse ? As-tu reçu un messager ?



Ahasvérus.

Oui, mon père ; il est là sur le seuil.



Nathan.

Un messager de prince ?



Ahasvér