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Page:Quinet - Œuvres complètes, Tome VIII, 1858.djvu/166

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est fini ; mon âme sur mes lèvres est dégoûtée.

Garde-moi pour toujours dans ton enclos, où pas un bruit n’arrive.



La Vallée de Josaphat.

Beau voyageur, je vois de ma cime un pays où vous n’êtes point encore allé.



L’écho.

 
« Et puis jamais voudriez-vous me donner, pour
« m’amuser, vos joyaux de prix, vos débris de
« tours, oui, de tours, vos sépulcres ciselés,
« vos osselets de peuples, oui, de peuples et de
« royaumes oubliés ? »



Ahasvérus.

Aide-moi : un archer m’a poursuivi pour me dérober mes joyaux dans ma valise.



La Vallée de Josaphat.

Cet archer est mon maître. Il est plus grand que moi de deux coudées ; il vous verrait, en se tenant debout, derrière ma cime.



Ahasvérus.

Au moins garde-moi jusqu’à demain.



La Vallée de Josaphat.

Adieu. Ne parlez plus où dorment les morts. Moi, je me tais.



L’écho.

« Plus loin, plus loin ; va-t’en jusqu’à la mer. »



Ahasvérus.

Donne-moi, comme aux morts, un peu d’eau de la fontaine des arabes.



L’écho.

« Mon puits est vide. »



Ahasvérus.

Et ta coupe ?



L’écho.

« Elle est brisée. »



Ahasvérus.