au rivage du ciel, comme une barque de Galilée à un tronc de figuier, pour naviguer, quand il lui plaît. Allons, vogue, vogue, ma nef, avec tes cordages, avec ton mât de granit sur la brume. Vogue avec ton beau pilote, avec tes voiles de marbre repliées en fuseau, en haut, en bas, sur la mer des siècles, jusqu’à la ville des anges.
Le Christ, sur un des vitraux de la cathédrale.
Ma cathédrale, c’est assez.
La Cathédrale.
Seigneur, je me suis tue.
Saint Marc, sur un des vitraux.
et moi, seigneur, je vous en prie, laissez-moi
dans mon vitrail écarter de mes yeux mon manteau
de cristal pour regarder, à travers mes
paupières azurées, ceux qui entrent dans l’église.
C’est l’heure de la danse des morts. Tous les
morts ont entendu la voix de la cathédrale.
Les voilà. Ils viennent, ils viennent pour la
danse. Ils viennent à pas légers, sans bruit
dans les galeries, sans bruit dans les
chapelles, sans bruit dans le jubé, comme la
neige qui tombe par flocons dans un verger par
une nuit de noël. Les voyez-vous ? Ils ont tous
pris leurs habits de fête ; à présent ils se
penchent sur les balcons comme des cascatelles
sur leurs rochers. Oh ! Qu’ils ont l’air triste
pour venir à la danse ! Quand les feuilles de
chêne tourbillonnent sous le vent dans les
carrefours de bruyère, elles ne regrettent pas
davantage la cime de l’arbre, ni le creux de
la grotte. Mes larmes pleuvent l’une après
l’autre sous mon auréole. Mais que pensent-ils
de tourner leurs yeux vides du côté de
l’horloge ? à présent ils se pendent avec
les dents aux grilles du chœur ; ils se
cramponnent avec leurs ongles aux dragons des
piliers ; ils s’accoudent dans les niches ;
ils se heurtent, ils se broient sous les voûtes,