Page:Quinet - Œuvres complètes, Tome VIII, 1858.djvu/318

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isé.

- Et ma colonne ? - Elle est debout.

- Et ma gloire ? - Elle use ma paupière. Laissez-moi repartir.

Maître, voilà ce que j’ai vu. Quand je suis remonté, les anges avaient mis déjà leurs trompes sur leur bouche.



Les Quatre évangélistes.

Nous les entendons d’ici. Tous nos corps frémissent.

Nos dais vont s’écrouler.



L’Aigle.

Regardez ! Tout à l’heure, le cheval d’Ahasvérus s’est cabré quand les trompes se sont tournées vers lui.



Les Quatre évangélistes.

Maintenant, elles résonnent du côté des ruines des villes pour les éveiller plus vite. écoutons !



Chœur des Anges du Jugement Dernier.

Sanctus, sanctus, sanctus, dominus, deus sabaoth.

C’est l’heure, c’est l’heure. Monde, si tu dors, lève-toi ! Que la fleur séchée ramasse autour d’elle sa couronne dans le limon, et la renoue sur sa tête ! Que l’océan passe tremblant, comme un ruisseau, pour que son juge compte ses vagues ! Que les étoiles éteintes, une à une, jaillissent du néant, comme une procession de candélabres, pour que leur maître regarde, sous le pourpris du ciel, si leur front ne pâlit pas !


Homme aussi, lève-toi ! Ramasse autour de toi, dans