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Page:Quinet - Œuvres complètes, Tome VIII, 1858.djvu/351

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oiseleur nous avait commandé ; nous avons trempé au fond des bois les plumes de nos ailes dans des ruisseaux d’argent qui coulaient goutte à goutte, et que personne autre que nous ne connaissait. Nous avons aiguisé nos becs d’aigle sur le bord des nuages enflammés, et rougi nos gorges de fauvette au feu de bruyère des laboureurs. Oh ! Que les villes étaient petites quand nous passions avec la nue, le cou tendu, sur leurs broussailles ! Avec leurs ponts et leurs murailles à sept enceintes, avec leurs vaisseaux dans le port, avec leurs clochers qui chantaient dès le jour, que de fois nous avons dit en les voyant sous l’ombre de nos ailes : allons ! Fondons sur elles ; c’est la couvée d’une fauvette qui se penche sur son nid pour prendre sa becquée. Sans jamais nous inquiéter, dans nos voyages, nous avons été, chaque année, chercher le grain d’or que notre oiseleur nous tendait, dans le creux de sa main, à travers l’océan et le désert. à présent, nos ailes sont lassées ; nous allons tomber dans l’abîme, si un doigt ne nous retient. Tous les mâts sont rentrés dans le port ; toutes les villes sont fermées. Nous avons mendié chez les rois de la terre : " donnez-nous, rois de la terre, un brin d’herbe pour nous y reposer. Donnez-nous dans vos royaumes une branche de bois sèche pour nous y asseoir une heure. " pas un d’eux n’a pu trouver, chez lui, ni brin d’herbe, ni branche sèche. Les vallées tremblent, les sommets frémissent comme un feuillage d’automne.



Mater Castissima.

Ne craignez rien non plus : dans la tour du ciel, je vous ferai un nid de soie, au coin de ma fenêtre.



Chœur des Montagnes.

Comme un troupeau de cavales sauvages qui s’éveillent au jour et soulèvent leurs cheveux de leur front, si un