C’est assez. La terre a écouté, la terre en a
pleuré, la terre a poussé un soupir vers les
cieux lointains. Comme un écho, sa plainte
venimeuse, les cieux l’ont entendue, les cieux
l’ont rejetée ; oui, les cieux dans leur vide
abîme. Et à cette heure tout se tait. N’ai-je
plus rien à pardonner ?
L’Univers.
Non, seigneur.
Le Père éternel.
Ni plus rien à maudire ?
Mob.
Il y a encore un homme qui marche jour et nuit. Sa
barbe tombe jusqu’à ses pieds. Il reste dans mon
ombre pour que vos yeux ne le voient pas. Il
plie la tête sur ses genoux pour que vous
n’entendiez pas son souffle. Il s’appelle
Ahasvérus.
Le Père éternel.
Où est-il ?
Mob.
Là, au fond de ma vallée. Pour monter, il traversera
tous les morts.
Le Père éternel.
Saint Michel, faites-le approcher.
Rome, à Ahasvérus.
Va-t’en ! Je ne te connais pas. Ne monte pas par
mes degrés.
Babylone, à Ahasvérus.
Maudit ! Plus loin ! Ne passe pas par mon seuil.
Athènes, à Ahasvérus.