ni Christ, ni ange,
ni créateur, ni mondes ne l’ont pas encore
rempli. Demain peut-être ! C’est là tout
le mystère.
Tout est fini, tout recommence. Des cieux nouveaux
se déroulent. L’arbre de mai de l’univers a
refleuri sous une haleine printanière qui
jamais n’a baisé ni côte ni rivage. Montés sur
des chars qui n’ont point usé leurs timons ni
les pieds de l’attelage, mes espérances et mes
désirs me devancent partout d’un jour. Sous
leurs pas le chemin s’accroît : plus loin, plus
loin il faut aller. L’hôte qui leur a préparé
la table pleine et le banquet demeure par delà
l’éternité.
Un monde errant sur mes pas déjà me crie : " Maître,
ma ceinture de voyage est usée. Le firmament noué
à mon côté s’est dénoué, et le néant qui
m’habillait s’est déchiré. Attendez-moi. "
plus loin, plus loin ! J’ai hâte. Rien ne
m’arrête. Rien ne m’amuse. Où une étoile a
rompu son essieu, une autre a dressé pour moi
son chariot. Où ma cavale trop rapide vient
à mourir, une autre plus rapide a mis déjà
pour moi son mors et sa selle de lumière. Les
temps passent, le lendemain n’arrive pas ; et
mes pieds ne se reposeront, croisés l’un sur
l’autre, que sur le banc de l’infini.
Le Père éternel, au Christ.
Ahasvérus est l’homme éternel. Tous les autres lui
ressemblent. Ton jugement sur lui nous servira
pour eux tous. Maintenant, notre ouvrage est
fini, et le mystère aussi. Notre cité est close.
Demain, nous créerons d’autres mondes. Jusqu’à
cette heure, allons nous reposer tous deux sous
l’arbre de notre forêt dans notre éternité.
Concert et Harmonies des Archanges,