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Page:Quingey - Queteuse de frissons, 1928.djvu/21

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Teddy, te voilà cocu une fois de plus ! Et c’est bien fait… c’est mieux fait que la première fois.

— Alors je compte sur vous, monsieur ?

— Comme je vous l’ai dit… et prouvé, chère madame. Aurai-je bientôt le plaisir de vous revoir ?

— Oui, je viendrai aux nouvelles.

— Aux nouvelles… étreintes, j’ose l’espérer, chère madame. Tout le plaisir sera pour moi.

— Non, cher monsieur ! dit-elle en rougissant.

Quel dommage que cet attaché le soit aussi par une alliance et n’aie pas de bar à gérer. On eût peut-être laissé ce coureur de Teddy. Mais non ! On l’aime encore, malgré tout. Ne fut-il pas le premier ?

Et, en descendant l’escalier d’honneur, oui, parfaite­ment ! on songe au Chat-Percé.


CHAPITRE v

Où paraît Teddy All’ Keudor


Mais je vois, lecteur, que je dois vous présenter, sans plus tarder, notre ami Teddy All’ Keudor, ancien cireur dans la 32e Avenue, ancien combattant à Château­-Thierry, époux de Geneviève Petit, barman du Chat­-Percé (69e Avenue), membre de l’American Legion (poste de New-York), actuellement en vadrouille dans la capitale française.

C’est dans une chambre d’un petit hôtel de la rue Saint-Merri, récemment modernisé et pas trop cher. Chauffage central, eau courante, chaude et froide.

Teddy est dans le lit. Nous ne pouvons voir que sa tête posée sur l’oreiller, la bouche ouverte et les yeux clos. Les cheveux blonds, ras sur les côtés, sont ébouriffés en haut du front. Le visage est dépourvu de moustache et