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Page:Quingey - Queteuse de frissons, 1928.djvu/26

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— Yes, tout à fait ! Aujourd’hui je boirai moins.

— Dis-moi, John, tu n’es pas noble ?

— Non ! Je me nommais John Cleveland.

— Quoi ? Crévelangue ? On m’avait dit que tu t’appelais John Deuf ! Oui ! Jaune d’œuf, quoi !

Elle rit, mais l’on passe bientôt à la leçon.

Je n’entrerai pas, lecteur, dans tous les détails. Un aperçu vous suffira certainement.

La scène se passe sur le large divan. La professeur et l’élève ont revêtu la légendaire tenue d’Adam et Ève avant le péché. Bien entendu, le serpent est là. Léontine en parle tout de suite :

— Dis donc, vieux ! Puisque tu veux une leçon d’amour à la parisienne et que nous voici dans la tenue de nos premiers ancêtres, tu vas d’abord laisser tranquille le serpent à sonnettes.

— Yes ! J’ai compris !

— Et tu vas t’occuper de moi. Un baiser sur le front, doucement ; deux autres sur les yeux ; encore un sur le bout du nez et un autre sur la bouche. Ce dernier doit être long, bien appuyé, bien fouillé. Parfait !

Maintenant, il s’agit de descendre peu à peu en me caressant bien partout et très doucement, de tes mains. Attention ! Arrêt aux Saints des Saints !

— ? ?

— Oui, tu comprends. Tiens, rappelle-toi la chanson de Noël de Xavier Privas :

                   Et de ton corps blanc
                   De la tête au flanc
                   En chaque fossette
                   Longtemps je becquète
                   Comme un moineau franc.