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Mais, comme il arrivait à l’Hôtel Moderne, on lui apprit que « Lady All’ Keudor » venait de sortir.

Il n’y avait même pas de mot pour ce vieux John.


CHAPITRE vii

Doctor amoris causa


Cet excellent Lauzanne, qui s’est fait au Matin une spécialité des questions nord-américaines, nous décrivait, l’autre jour, en rendant compte de la fameuse parade, le caractère « gosse » de ces grands enfants qu’unit la bannière étoilée.

Ils sont jeunes à tout âge, et cela fait leur principale force. Dans nos antiques pays moisis et croulants, il faut être vieux à dix-huit ans, sous peine de paraître peu sérieux. Le père de votre serviteur, bien qu’excellent médecin, vit la fortune le délaisser parce qu’il ne portait pas au chevet des malades l’air sinistre de Diafoirus ou de Purgon. Il ne paraissait pas sérieux… À 80 ans, il riait encore comme un jeune homme ! C’était vraiment scandaleux !

En Amérique, où l’on réussit aussi bien qu’ailleurs, on se moque de toutes les ridicules conventions qui étirent verticalement les figures au lieu de les élargir.

C’est pourquoi John Cleveland, notable commerçant de New-York, n’hésita pas, par plaisanterie « spirituelle » à se faire imprimer, passage du Caire, des cartes de visite ainsi rédigées :

John Cleveland
(de New-York)
Négociant et professeur (Doctor amoris causa)

  Hôtel Moderne          Paris (xe).