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On lui livra bientôt les petits cartons et il voulut en donner un à Geneviève. Mais la jeune femme ne rentra pas cette nuit-là. Certain attaché à la Préfecture eût pu vous dire pourquoi.

John ne fut pas content. Comment ! Il était venu de New-York, une seconde fois, par amour de la blonde petite Française. Et elle le délaissait pour courir le « guil­ledou ». C’était trop fort !

Et, solitaire, rageur, presque désespéré, John se jura de donner, de gré ou de force, à mistress All’ Keudor une preuve de sa nouvelle science.

Mais où était la blonde aimée ? Sous quel ciel de lit avait-elle reposé où s’était-elle agitée ?

Geneviève revint à onze heures du matin, avec des yeux cernés sous une chevelure défrisée. John l’attendait au bar, en buvant un anis. Il ne voulut pas faire le jaloux. Et, pourtant, l’envie ne lui en manquait pas.

— Alors ! mistress ! dit-il, vous aviez laissé hier soir l’Hôtel Moderne et votre ami. Je suis heureux de vous revoir ce matin et je sous souhaite la bienvenue. Mais auriez-vous enfin trouvé Teddy que je vous vois si fatiguée ?

— John ! Si on vous le demande, vous direz que vous n’en savez rien. Je suis libre de faire ce qu’il me plaît et de ne pas rester le soir avec « Sir quinze secondes ».

— Mistress ! Ce n’était pas gentil de dire ça à moi qui vous aimais tant, qui vous aimais jusqu’à m’être fait professeur d’amour. Si vous vouliez bien jeter un coup d’yeux sur la carte à moi !

Geneviève pouffa. Vraiment, c’était trop drôle. Elle eût bien voulu, notre quêteuse de frissons, apprécier cette science toute fraîche, car, réflexion faite, elle avait