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Page:Quingey - Queteuse de frissons, 1928.djvu/42

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Pourvu que… ?

Mon vieux Teddy ! Il y a longtemps que tu l’es, et par ta faute. Mais le sauras-tu ?


CHAPITRE ix

Curieux accident


Vous croyez, sans doute, lecteur, que tout va bien aller, maintenant, dans le meilleur des mondes ? Vous vous dites : Linette et Léa ont quitté cette pauvre chère fri­pouille de Teddy. Léonie s’en fout royalement. Quant à Geneviève, l’attaché s’en désintéresse. Elle va donc être facilement réconciliée avec son mari et John restera dans la coulisse.

Pas du tout ! La vie n’est pas si simple qu’un vain peuple l’imagine et le sort multiplie les surprises au moment même où on ne les attend pas.

C’est aux environs de Château-Thierry, à Chierry, je crois, que se produisit le fameux accident de chemin de fer qui devait bouleverser l’histoire de nos héros.

La veille, Marcel Cachin avait prononcé un discours dans les couloirs de la Santé. Le fameux Lecoin, anar­chiste notoire, avait parlé d’obstruer pour toujours, avec le placenta du dernier-né de Mme Mussolini, le petit Romano, toute la rade de Villefranche. Il suffisait d’uti­liser un procédé de gonflage des tissus, récemment inventé.

De sérieuses menaces à odeur de cheddite flottaient donc dans l’air, avec les ombres mouvantes de Sacco et de Vanzetti, dont la vengeance sert toujours de prétexte à tous attentats.

Donc, le train d’excursionnistes par lequel revenait, dans son beau complet gris, notre ami Teddy, commença à fluctuer aussitôt qu’il eut dépassé la gare de Châlons-