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C’est précisément cet après-midi-là que John prouvait à Geneviève comment il n’était plus « sir quinze secondes ».

Et, la chair est faible ! Geneviève, dans l’émotion cependant de l’attente de son cher Teddy, trouvait un vrai plaisir à tromper son énervement par la volupté. C’était tromper deux fois, ce qui confère un charme parti­culier aux doux jeux de l’amour dont est toujours empli le cœur d’une quêteuse de frissons.

Sir John répétait donc la leçon apprise grâce à l’obligeance de la belle enfant de la « Maison Philibert ». Il baisa doucement la naissance des cheveux de Geneviève puis les deux yeux, successivement, bien entendu, et les lèvres et le reste, oui tout le reste, vainquant, une fois de plus, une instinctive répugnance. Mais que ne ferait­ on pas pour être à la page de Paris ?

Cette fois, d’ailleurs, il éprouva, dans son baiser pro­longé, dans sa longue caresse, une jouissance qu’il n’eût pas, autrefois, supposée possible.

Et le serpent tentateur eut son tour de parole. On en espaça savamment les phrases ; on le fit tourner adroite­ment autour du tronc de la science du bien et du mal.

Geneviève s’enthousiasmait, pleurait de plaisir et de joie, s’étonnant qu’un Américain pût dépasser en science amoureuse un attaché de préfecture.

— Oui, John, même à New-York, je serai toute à toi. Tu es, maintenant, bien plus fort que Teddy. Tant pis pour lui. Mais je l’aime encore, sais-tu ? C’est lui le premier…

— Aoh yes ! Je savais de trop : le Chat Percé !

Mais que signifient ces cris sur la place, sous les fenêtres de l’hôtel ?

Geneviève prête l’oreille :