Page:Quingey - Queteuse de frissons, 1928.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 44 —

Au fond, un complet gris. C’est Teddy, mais il n’est pas seul, l’infâme ! Geneviève crispe ses petits poings ; que va-t-elle faire ?

— Attention, mistress ! souffle John, qui tourne le dos le plus possible. Observez en dînant. Vous ferez face et vous garderez votre voilette sur le haut du visage. Moi, j’irai dans une petite pièce, à côté, pour qu’il ne me voie pas.

Allons ! Tout s’est bien passé. Geneviève s’est contenue. Elle attend le lendemain pour agir, et d’autant mieux qu’elle a entendu son mari demander deux chambres pour sa compagne et pour soi. John aussi couchera seul.

On fait parler le personnel. Pas de départ le lendemain matin. Les excursionnistes présents vont profiter de leur arrêt forcé pour visiter la ville et les champs de bataille.

Et bientôt sur tous la nuit étend ses voiles…


CHAPITRE x

Conclusion inattendue


On se couche de bonne heure en province. À onze heures, il n’y avait plus, dans toute la ville de Château-Thierry, que quelques cafés éclairés.

À l’hôtel de l’Éléphant, c’était le silence. Tout à coup, on frappe doucement à la porte de notre ami John, qui, ma foi, allait s’endormir. Il s’en fut ouvrir et Geneviève entra.

— Comment ! C’était vous ! Quelle heureuse surprise !

— Mon petit John l Trêve d’histoires et de boniments ! Je ne viens pas pour une répétition de notre si agréable séance de l’après-midi. Non, mon vieux, vous le savez, je vous aime et, il faut l’avouer, votre science nouvelle,