Page:Quingey - Queteuse de frissons, 1928.djvu/49

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Et, John obéit strictement à la consigne. Quand on est de la Légion, on sait être discipliné.

— Toc ! Toc ! Toc !

— Qui est là ?

— Chut ! Doucement, c’est Teddy !

La petite grogna, vint ouvrir et dit :

— Vrai, vous m’assommez ! Vous savez bien que je suis insensible, inexcitable. Alors, pourquoi toujours venir ? Soit je consens, puisque vous avez payé mais vous me dégoûtez !

Et John de ne piper mot, mais, piqué au jeu, de se coucher avec la petite, en pensant :

— Il n’est pas fort, ce Teddy ! Se faire ainsi traiter lorsqu’on a une si jolie femme, et si ardente !

Et notre John de mettre encore à profit sa science de l’amour, bisant, se donnant tour à tour et se refusant, paraissant exalté et l’instant d’après tout doux, tout câlin.

— Toc ! Toc ! Toc !

Ce n’est pas chez Léonie, c’est chez Teddy.

— Qui est là ?

— Léa !

— Comment ! Tu es venue de Strasbourg ?

Ahurissement de Geneviève qui n’y comprend goutte mais qui, par d’heureuses questions, rétablit la situation dans son esprit. Elle ne sera pas surprise, car là aussi les plombs ont été enlevés.

Chose vraiment curieuse, la leçon de John a rendu Geneviève beaucoup plus savante que les exercices de l’Attaché. C’est que M. l’Attaché est plus blasé que ce bon John et qu’il se ménage pour les dames utiles à sa carrière.