Page:Quingey - Queteuse de frissons, 1928.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 47 —

Alors toutes les ardeurs de Geneviève pour celui qui, le premier… toutes ces ardeurs se déchaînent. Et c’est une inoubliable séance d’érotisme.

— Aoh ! dit John, Léa ! Tu ne m’avais pas dit que tu savais aimer comme ça ! Mais c’est si bon, si beau, si doux que je te garde. Je divorce… tout ! Tu seras la patronne du Chat-Percé !

Un éclair de lampe portative a jailli :

— Mais c’est moi, gros serin.

Teddy se frotte les yeux. Aurait-il bu tant de whisky qu’il aurait des hallucinations.

Mais non, c’est bien vrai ! Il va remettre les plombs et l’on parle ; on s’explique.

Teddy, au fond, est bien heureux d’être pardonné. Mais on pense à John :

— Tu sais ! John est ici, avec moi.

— Alors, c’est lui qui menaçait mon honneur ?

— Mais non, mon gros, tout ça c’est de la farce, pour moi ; il est venu pour m’aider à te chercher, tout sim­plement. Mais je crois bien qu’il est avec ta fidèle amie que je prenais pour Léa…

— Aoh ! Very cochon ! Mauvais boy !

— Tu es jaloux ?

— Non ! Mais c’est… comment vous dites, en France ? La manière.

» Je cours et je punis, pour le principe !

Prenant un énorme pistolet, Teddy va se précipiter. Sa femme l’arrête d’un baiser. Ah ! les Américains !

— C’est moi qui ai tout fait, qui l’ai obligé à aller dans la chambre de la petite et à se faire passer pour toi, grâce à l’obscurité. Pardonne, oublie !

Et les deux couples se retrouvent au matin à la salle à manger du grand hôtel de l’Éléphant.