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MOU

toine du Saix, qui fit imprimer cet ouvrage à une époque où le père de Mouchy était encore fort jeune. »

Faire la mouche du coche.

Faire l’empressé, le nécessaire, et s’attribuer le succès des choses auxquelles on a le moins contribué. Personne n’ignore que cette expression est venue d’une fable d’Ésope admirablement imitée par La Fontaine. Madame de Sévigné, parlant de la mouche du coche, a dit : « La gillette s’écrie : Oh que je fais de poudre ! » Trait fort plaisant et tout à fait digne de notre inimitable fabuliste !

moucher. — Il ne se mouche pas du pied.

Les Latins appelaient un homme fin, homo emunctæ naris, ce qui signifie littéralement un homme dont le nez est mouché ; et c’est par une imitation comique de cette expression, que nous disons dans le même sens, un homme qui ne se mouche pas du pied, parce qu’un homme qui voudrait ne se moucher que du pied, serait condamné à rester toujours morveux, et par conséquent n’aurait pas l’odorat subtil.

moulin. — C’est un moulin à paroles.

Expression qu’on applique à une personne qui parle beaucoup sans rien dire. Les Persans ont ce joli proverbe qu’ils emploient dans un sens analogue : J’entends le bruit du moulin, mais je ne vois pas la farine.

Jeter son bonnet par-dessus les moulins.

C’est braver les bienséances, l’opinion publique. — On ignore l’origine de cette expression singulière, et l’on conjecture qu’elle peut être venue, en prenant sur la route une très grande extension de sens, de la phrase suivante, par laquelle on terminait les contes de fée qu’on fesait aux enfants : Je jetai mon bonnet par dessus les moulins, et je ne sais ce que tout cela devint.

Il est à remarquer que les fables sénégalaises finissent par une formule de la même espèce : Ici la fable alla tomber dans l’eau. — On fera, si l’on veut, l’application de cette formule à l’article qu’on vient de lire.