Page:Récits de voyages d’un Arabe, trad. Lébédew, 1902.djvu/58

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Lorsque l’ennemi assiège cette ville, ses habitants ouvrent les écluses qui laissent échapper une grande masse d’eau, servant de défense contre l’ennemi, car cette eau va se réunir aux eaux de la rivière. Entre la Porte d’Or et le palais impérial, un énorme marché s’étend à la distance de douze milles ; il est pavé de grandes dalles en pierre. Il contient une quantité de boutiques. Le centre en est appuyé sur des colonnes de cuivre jaune, dont les bases et les chapiteaux sont travaillés comme les tiges d’arbre et les feuilles. La hauteur de chaque colonne est de trente coudées ; entre les colonnes il y a un pont en cuivre jaune ; la rivière coule de l’Occident à l’Orient et l’on y voit beaucoup de vaisseaux. Les vaisseaux s’approchent de la maison « des Dix », s’arrêtent devant les boutiques où ils déposent leurs marchandises, reçoivent le prix du transport et s’en retournent en paix. Cette ville possède une église dédiée aux Saints Pierre et Paul, les premiers apôtres. Ils y sont enterrés tous deux dans un sarcophage en marbre, que tout le monde voit. La longueur de cette église est de trois cents coudées, et sa hauteur de deux cents aunes royales, mesure que l’on ne connaît que dans cette ville ; cette aune est d’une moitié plus longue que l’aune des autres pays.

La ville a trois Basiliques dont les escaliers, les arcades, et les colonnes sont en cuivre jaune.

Leurs autels sont d’or et d’argent. Il s’y trouve aussi une église dédiée au premier martyr, Saint-Étienne l’archidiacre. Elle est longue de quatre-vingts aunes et large de quarante ; sa hauteur est de deux cents aunes. Elle a trois chapelles et son sol, son plafond, ses colonnes, ses arcades, ses cintres et son parvis sont faits