Page:Récits de voyages d’un Arabe, trad. Lébédew, 1902.djvu/59

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de marbre de la même espèce et de la même couleur. Cette ville possède mille deux cent vingt-trois églises, où le peuple se rassemble tous les jours pour les prières et la messe. Il y a aussi mille deux cent vingt-cinq souterrains avec des colonnes qui servent de refuge aux moines qui prient et louent Dieu jour et nuit. Cette ville possède douze mille rues et ruelles et deux rivières d’eau douce, dont l’une est potable et dont l’autre sert pour la lessive et le travail. Il y a douze mille marchés et dans chacun une fontaine pour boire. Ces marchés sont pavés de marbre blanc, et cette ville possède trente-six mille bains. Il s’y trouve vingt-six mille vieux prêtres, moines et autres ecclésiastiques, dont le nombre ne diminue pas car, lorsque l’un meurt, il est remplacé par un autre. Les jeunes moines depuis l’âge de quarante ans et moins, ne sont pas compris dans ce nombre. L’entretien de tous ces ecclésiastiques est à la charge du roi et du Gouvernement. Il y a quatre cent douze évêques. Quant aux us et coutumes des habitants de cette ville disons ce qui suit :

Tout commerce y cesse trois heures avant le coucher du soleil, depuis le samedi jusqu’au lundi à trois heures, puisqu’ils vont tous à l’église où ils prient pour leur roi. Il se trouve dans cette ville trente-deux établissements d’éducation où le peuple se rassemble ; on y enseigne aussi la philosophie.

Il y a une église dédiée à Jean-Baptiste, de la longueur d’un mille, et sa largeur de même ; et sa hauteur est de cent aunes. La table de son autel est en émeraude. Sa longueur est de douze empans et sa largeur de six. Il est appuyé sur quatre colonnes en émeraude, dont chacune est de cinq empans de lon-