Page:Récits de voyages d’un Arabe, trad. Lébédew, 1902.djvu/78

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des spécialistes et des ouvriers qu’il emmena pour creuser les conduites d’eau. Il leur ordonna de creuser deux canaux, en faisant le serment de les châtier si l’eau n’arrivait pas en ville dans les cent jours qui suivraient ; mais si elle y arrivait juste dans les cent jours, il promettait de les récompenser.

Les ouvriers commencèrent à creuser ces canaux avec beaucoup de zèle, leur travail étant bien plus facile que celui du canal de Moawîya.

L’eau fut conduite en ville exactement dans cent jours, ce qui donna beaucoup de joie au roi, qui fit construire au-dessus de cette source un monument avec sa statue et une inscription indiquant la date, l’époque, les circonstances et les prix du canal, établi d’après les comptes du Trésor Impérial. On y dépensa quinze quintaux d’or.

L’Empereur voulant honorer et remercier les architectes et les ouvriers qui avaient construit tous ces édifices, ordonna de les nourrir et leur faire faire bonne chère pendant trois jours, en invitant un tiers d’entre eux chaque jour et, après les avoir récompensés royalement, il les chargea de nouveaux travaux.

Quant aux sept faubourgs qui entouraient la ville d’Antioche, ils furent détruits sur l’ordre de l’Empereur, et tous les habitants transférés en ville. Il ordonna en même temps de les exempter de tous impôts pendant trois ans et de leur donner les moyens de se construire des maisons, des boutiques, et de planter des jardins. Puis il fit construire deux dépôts pour les céréales, assez élevés de terre pour que l’eau ne pût pas y pénétrer, et des moulins ayant chacun sept meules.