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Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/147

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laissèrent bientôt cette besogne ennuyeuse d’une résistance modérée mais journalière, à ceux d’entre nous, que dans l’ivresse et dans l’orgueil de leurs théories, ils avaient traités avec autant de mépris que si nous eussions été des Torys[1], Il faut dire aussi que l’hypocrisie se plaît dans les spéculations les plus sublimes : car n’ayant jamais le projet d’aller plus loin que les spéculations, il n’en coûte rien de les faire magnifiques. Mais même dans le cas où il fallait encore plus se défier de la légèreté que de la cause de leurs spéculations, leur résultat a été le même : car, si ces professeurs ne trouvent pas leurs principes extrêmes applicables aux cas qui n’exigent qu’une résistance convenable, je peux

    contre les manteaux chamarrés de rubans, et les armoiries de toutes couleurs que prodiguait un empereur, un roi ; voir même un tyran, à des hommes qui avaient fait vingt fois le serment d’exterminer les empereurs, les rois et les tyrans ?(Note de l’Éditeur.)

  1. Les Torys et les Whigs sont des fauteurs de deux partis qui divisent les Anglais depuis environ deux cents ans. Ils naquirent sous Jacques Ier, successeur d’Elisabeth ; ils exercèrent leurs fureurs sous les règnes suivans, pendant les révolutions qui conduisirent un roi à l’échafaud, placèrent un usurpateur sur le trône, ramenèrent les Stuarts ; les expulsèrent, etc. Le nom de Tory et celui de Whig sont, dit-on, deux mots écossais qui signifient coquins, brigand, dénominations que l’esprit de parti ne manque jamais d’appliquer à ceux du parti contraire. Les honnêtes gens ne sont, de leur aveu, ni Torys ni Whigs, mais ces deux termes sont restés plans le langage populaire, à peu près comme ceux d’Aristocrates et de Jacobins en France. On appelle Torys ceux qui sont soupçonnés de favoriser la cour, le roi, la prérogative royale et la haute Église ; on appelle Whigs ceux qu’on soupçonne de désirer, une république, de favoriser la démocratie, et ce qu’on appelle petite Église, dont la morale est plus relâchée.(Note de l’Éditeur.)