Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/425

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leurs exercices militaires, et qu’ils sont au moins aussi abondamment approvisionnés en pamphlets qu’en cartouches.

Pour prévenir tous les maux qui dérivent des conspirations, des consultations irrégulières, des comités séditieux et des assemblées, monstrueuses démocratiques entre les soldats (« comitia, comices »); et tous les désordres qui dérivent de la paresse, de la luxure, de la dissipation, et de l’insubordination, je crois qu’on a employé les plus étonnans de tous les moyens dont on ait jamais fait usage parmi les hommes, même dans ce siècle si fertile en inventions. Ce n’est pas moins que ceci : — Le roi a proclamé par des lettres, circulaires à tous les régimens, qu’il autorisait formellement et encourageait ; les différens corps à se joindre aux clubs et aux confédérations dans les diverses municipalités, et à se mêler à leurs fêtes et à leurs divertissemens civiques. Cette discipline joyeuse, à ce qu’il semble, doit adoucir la férocité du soldat ; elle a pour but de la rapprocher, par ces repas, de ses autres camarades de tous états,, et de fondre toutes les conspirations, particulières dans des associations, plus générales[1]. Je n’ai pas de peine à croire que ce remède.

  1. De peur que l’on ne puisse pas m’en croire, voici les propres paroles de cette lettre : « Comme sa majesté, y a reconnu, non un système d’associations, particulières, mais, une réunion de volonté de tous les Français, pour la liberté et la prospérité des communes, ainsi que pour le maintien de l’ordre public, elle a pensé qu’il convenait que chaque régiment prit part à ces fêtes civiques ; pour multiplier, les rapports et resserer, les liens d’union entre les citoyens et les troupes. »(Note de l’Éditeur.)