Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/426

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a dû être agréable aux soldats, d’après la peinture faite par M. de la Tour-du-Pin ; et que, tout rebelles qu’ils sont d’ailleurs, ils se soumettront respectueusement à ces proclamations royales. Mais je demanderais si tous ces sermens, toutes ces associations et toutes ces fêtes civiques les disposeront, plus qu’ils le ne sont actuelle ment, à obéir à leurs officiers, ou s’ils en apprendront mieux à se soumettre aux règles austères de la discipline militaire. Cela en fera d’excellens citoyens à la mode française, mais nullement des soldats parfaits selon toute autre mode. Il est bien permis de douter si les conversations qui s’établissent à ces bonnes tables, conviennent beaucoup plus au caractère de simples instrumens, comme la nature des choses exige que cela soit toujours dans une armée, ainsi que l’observe justement cet ancien officier et cet homme d’État.

Quant aux progrès qu’il était vraisemblable que cette liberté de participer aux fêtes municipales ferait faire à la discipline militaire, nous pouvons en juger par ce qui est dit à ce sujet dans le même discours du même ministre, qui avait fait circuler la permission et la sanction du roi pour les y autoriser. Il se flattait que, pour le moment, ses efforts pourraient ramener l’ordre, d’après les bonnes dispositions de certains régimens. Mais, dans l’avenir, il aperçoit quelques nuages ; il dit, en parlant des moyens propres à empêcher le retour de la confusion : « Mais il s’agit d’en prévenir à jamais le retour (et c’est de quoi cette administration ne saurait vous répondre, tant qu’on verra les municipalités s’arroger sur les troupes un pou-