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Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/483

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ni le bonheur d’aucun État. Le bien que l’Assemblée Nationale a fait est superficiel, et ses erreurs sont fondamentales.

Je souhaite que mes compatriotes, quels qu’ils soient, aiment mieux recommander à nos voisins l’exemple de la constitution anglaise, que de prendre modèle sur eux pour l’amélioration de la nôtre. Ils possèdent un trésor inappréciable dans l’ancienne : je crois qu’ils ne sont pas tout-à-fait exempts de quelques motifs de crainte et de plainte ; mais c’est à leur conduite, et non pas à leur constitution, qu’il faut s’en prendre. Je crois que nous devons notre heureuse situation à notre constitution ; mais je pense que c’est à son ensemble, et non pas à quelqu’une de ses parties séparément, que nous la devons ; je crois que nous la devons autant à ce que nous avons conservé dans nos diverses recherches et dans nos réformes, qu’à ce que nous avons modifié ou ajouté. — Notre nation trouve que le soin de conserver ce qu’elle possède, et de le mettre à l’abri de la violation, suffit à l’occupation d’un esprit vraiment patriote, libre et indépendant. Je n’en exclurais pas non plus quelques changemens : mais, même en changeant, je voudrais conserver ; je voudrais n’être conduit à nos réformes que par de grandes nécessités. Dans ce que je ferais, je voudrais suivre l’exemple de nos ancêtres ; — je voudrais que la réparation fût, autant que faire se pourrait, dans le style de tout l’édifice. L’esprit de conduite que nos ancêtres ont toujours le plus manifesté, était remarquable par la prudence de leur politique, par la sagesse de leur circonspection et par -