Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/485

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Mes opinions ne peuvent avoir de valeur que parce qu’elles sont le fruit d’une longue suite d’observations, et qu’elles sont dictées par une grande impartialité ; elles viennent d’un homme qui n’a été ni un instrument du pouvoir, ni un flatteur des grands, et qui ne voudrait pas démentir par ses dernières actions, celles de toute sa vie. Elles viennent d’un homme dont presque toute la carrière a été un combat pour la liberté des autres, d’un homme à qui la tyrannie seule a pu inspirer quelque sentiment d’une colère véhémente ou durable, et qui a dérobé (sans qu’il croie même s’être écarté de ses occupations ordinaires) les heures qu’il a accordées à l’examen de vos affaires, à la part qu’il ne cesse de prendre aux efforts que font tous les bons citoyens pour décréditer l’oppression de l’opulence. Elles viennent d’un homme qui souhaite peu les honneurs, les distinctions et les émolumens, et qui n’en attend aucun ; qui ne méprise pas la renommée, et qui ne craint pas la médisance ; qui évite les contestations, quoiqu’il risque une opinion ; d’un homme qui souhaite d’être toujours conséquent, mais qui voudrait l’être en variant ses moyens, afin d’assurer l’unité de son but ; et qui, lorsque la stabilité du vaisseau sur lequel il navigue peut courir quelques dangers par la surcharge de l’un ou de l’autre de ses côtés, est toujours disposé à porter le faible poids de ses raisons du côté qui peut rétablir l’équilibre.

FIN.

de l’imprimerie d’a. egron.