Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/54

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logique estime résulter de cette « grande compagnie de grands prédicateurs ». Ce serait, à coup sûr, une importante addition de plantes non décrites, à cette ample collection de classes connues, genres et espèces, qui embellissent maintenant le hortus siccus des dissidents. Un discours d’un noble duc, ou d’un noble marquis, ou d’un noble comte, ou d’un hardi baron augmenteraient certainement, et varieraient les amusemens de cette ville, qui commence à être rassasiée du cercle uniforme de ses fades dissipations. Je stipulerais seulement que ces nouveaux Mess Johns, avec des robes et des couvertures, conserveraient quelque sorte de réserve dans les principes d’égalité et de démocratie qu’on attend de leurs chaires illustres. Les nouveaux évangélistes, j’ose le dire, trompèrent les espérances qu’on avait conçues d’eux. Ils ne deviendront pas, au propre aussi bien qu’au figuré, des théologiens, politiques, ni disposés à dresser leurs congrégations comme dans les temps antiques et heureux, à prêcher leur doctrine aux régimens de dragons, et aux corps d’infanterie et d’artillerie. De tels arrangemens, quoique favorables à la cause de la liberté civile et religieuse, ne peuvent également conduire à la tranquillité nationale. Ces légères restrictions, à ce que je crois, ne sont pas de grands excès d’intolérance, ni de grands actes de despotisme.

Mais je puis dire de notre prédicateur : Utinam nugis tota illa dedisset tempora sævitiæ ! Tout, dans cette bulle fulminante, n’a pas une disposition si innocente ; sa doctrine frappe notre constitution dans sa